Une bonne gestion de l’éclairage est un enjeu clé pour réduire l’empreinte environnementale des bâtiments tout en garantissant confort et sécurité. Optimiser l’éclairement permet de limiter la consommation d’énergie et de prévenir la pollution lumineuse, tout en répondant aux exigences normatives.
Mais comment s’assurer que l’intensité lumineuse est adaptée aux besoins des usagers ? C’est là qu’intervient l’étude d’éclairement. Cette analyse technique permet de mesurer la lumière perçue, d’évaluer son uniformité et d’anticiper les risques d’éblouissement. Elle joue un rôle crucial dans le bien-être, la productivité et l’efficacité énergétique des installations. Découvrons ensemble ses principes et ses applications.
Éclairage vs éclairement : quelle différence ?
L’éclairement (exprimé en lux) mesure la quantité de lumière reçue sur une surface. C’est une grandeur physique. L’éclairage, en revanche, désigne l’ensemble des dispositifs utilisés pour illuminer un espace (luminaires, lampes, conception). Une étude d’éclairement analyse la lumière perçue, tandis qu’une étude d’éclairage porte sur la conception globale du système lumineux.
Définition et principes de l’éclairement
L’éclairement lumineux est une grandeur photométrique qui mesure la densité du flux lumineux reçu par une surface donnée. Il s’exprime en lux (lx) et se calcule comme le rapport entre le flux lumineux (en lumens) et la surface éclairée (en m²).
Les unités et grandeurs associées
- Flux lumineux (lm) : quantité totale de lumière émise par une source.
- Intensité lumineuse (cd) : flux lumineux orienté dans une direction spécifique.
- Luminance (cd/m²) : lumière perçue par l’œil humain en fonction de la surface émettrice et de son pouvoir réfléchissant.
- UGR (Unified Glare Rating) : indicateur de l’éblouissement perçu, influencé par l’implantation des luminaires et leur intensité.
- Température de couleur (K) : teinte de la lumière, du blanc chaud (≈ 2700K) au blanc froid (≈ 6500K), influençant confort et perception visuelle.
Normes et exigences
L’éclairement nécessaire varie selon l’activité et l’environnement. Par exemple, la norme EN 12464-1 recommande :
- Bureaux : 500 lux sur le plan de travail.
- Entrepôts : 150 lux minimum.
- Écoles : 300 à 500 lux selon les salles.
L’objectif est d’assurer un éclairage suffisant tout en limitant l’éblouissement et la fatigue visuelle.
Pourquoi réaliser une étude d’éclairement ?
L’éclairage est souvent réduit au niveau d’éclairement, qui est une donnée insuffisante pour que l’installation soit aux normes recommandées. Réaliser une étude d’éclairement est essentiel pour garantir un éclairage adapté aux besoins des utilisateurs. Cette démarche répond à plusieurs objectifs clés.
✅ Conformité aux réglementations
Les normes comme la NF C 15-100 ou la EN 12464-1 imposent des niveaux minimaux d’éclairement en fonction des activités. Une étude permet de s’assurer que l’installation respecte ces exigences, évitant ainsi les risques de non-conformité et d’éventuelles sanctions.
👀 Amélioration du confort visuel et de la performance
Un éclairement insuffisant entraîne fatigue oculaire et baisse de productivité, tandis qu’un excès de lumière peut provoquer un éblouissement gênant. Une analyse précise permet d’optimiser le confort des occupants en ajustant la répartition lumineuse.
🛑 Prévention des risques pour la santé : la sécurité photobiologique
Un éclairage mal conçu peut entraîner des effets néfastes sur la santé visuelle, notamment en raison de la qualité du spectre lumineux. Une exposition prolongée à certaines longueurs d’onde, comme la lumière bleue, peut favoriser des pathologies oculaires telles que la fatigue visuelle ou le glaucome.
Pour encadrer ces risques, la réglementation européenne définit quatre niveaux de sécurité photobiologique (de 0 à 3) :
- Niveau 0 : Aucun risque.
- Niveau 1 : Risque faible, autorisé pour un usage intérieur.
- Niveau 2 : Risque modéré, usage restreint.
- Niveau 3 : Risque élevé, interdit pour l’éclairage général.
Seuls les équipements certifiés niveau 0 ou 1 sont conformes pour un usage intérieur, mais tous les fabricants ne réalisent pas ces tests. Seule une étude d’éclairement permet donc de vérifier la conformité des luminaires et d’assurer une lumière sans danger pour les occupants.
Attention aux substitutions de matériel
Dans notre expérience de bureau d’études, nous constatons régulièrement un problème : des installateurs remplacent les luminaires préconisés par des modèles d’entrée de gamme, souvent pour des raisons de coût. Or, ces équipements moins chers sont moins fiables et surtout insuffisamment testés, notamment en matière de sécurité photobiologique.
⚙️ Un luminaire non conforme peut émettre une lumière de mauvaise qualité, générer un éblouissement, un spectre lumineux dégradé (ex. lumière trop bleue ou faussement « jaune »), et représenter un risque pour la santé visuelle des occupants (fatigue, maux de tête, pathologies oculaires).
👉 C’est pourquoi une étude d’éclairement sérieuse intègre non seulement la conception, mais aussi un accompagnement pour vérifier que les luminaires installés respectent bien les caractéristiques prévues (niveau de sécurité, certifications, fiabilité des marques).
💡 Réduction des consommations énergétiques
Optimiser l’éclairement permet de réduire les dépenses en électricité, en choisissant des luminaires plus performants et en évitant les excès inutiles. Couplée à des solutions comme la gestion automatique de la lumière, cette étude participe aux objectifs de sobriété énergétique.
Méthodes et outils pour une étude d’éclairement
Une étude d’éclairement repose sur des mesures précises et des simulations pour garantir un niveau lumineux adapté.
📏 Instruments de mesure
- Luxmètre : appareil portable permettant de mesurer l’éclairement en lux sur une surface donnée.
- Goniophotomètre : utilisé en laboratoire pour caractériser les performances photométriques des sources lumineuses.
💻 Logiciels de simulation
Des outils comme DIALux, Relux ou AGi32 permettent de modéliser un espace et de simuler différents scénarios d’éclairage. Ils prennent en compte les caractéristiques des luminaires, les matériaux des surfaces et la lumière naturelle.
🎯 Facteurs clés à considérer
- Répartition et uniformité : éviter les zones trop sombres ou surexposées.
- Réflexion des surfaces : les murs clairs améliorent la diffusion lumineuse.
- Éblouissement (UGR) : limiter l’inconfort visuel en contrôlant la disposition et l’intensité des sources lumineuses.
Grâce à ces méthodes, il est possible d’optimiser l’éclairage tout en respectant les contraintes normatives et énergétiques.
Exemples d’application
🏢 Bureaux et espaces de travail
Un bon éclairement favorise la concentration et réduit la fatigue visuelle. La norme EN 12464-1 recommande 500 lux sur les postes de travail et 300 lux pour les espaces de circulation. L’utilisation de capteurs de luminosité et de gestion automatisée permet d’optimiser la consommation énergétique.
🏭 Industrie et entrepôts
Dans les usines et zones de stockage, un éclairement adapté améliore la sécurité et la précision des tâches. Les ateliers nécessitent souvent 300 à 750 lux, tandis que les entrepôts peuvent se contenter de 150 lux. L’éclairage doit être homogène pour éviter les ombres gênantes.
🏥 Hôpitaux et établissements de santé
L’éclairage influence le bien-être des patients et la précision des soins. Les blocs opératoires exigent 1 000 lux, tandis que les chambres peuvent être équipées d’un éclairage variable pour s’adapter aux besoins des occupants.
🚦 Voiries et parkings
Une étude d’éclairement est essentielle pour assurer une visibilité optimale et réduire les risques d’accidents. Les routes urbaines doivent atteindre 20 à 50 lux, tandis que les parkings nécessitent 75 à 150 lux selon leur fréquentation.
À retenir
L’étude d’éclairement est une étape essentielle pour garantir un éclairage efficace, confortable et conforme aux normes. En mesurant précisément la lumière reçue, elle permet d’optimiser la sécurité, la productivité et la consommation énergétique. Que ce soit pour des bureaux, des industries ou des voiries, une analyse rigoureuse assure un éclairage adapté à chaque besoin.
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L'auteur
Lounis Ghanty
Président de Lyndra-LGI
Ingénieur en génie électrique
Ingénieur diplômé de l’INSA Lyon (GEII) et de l’École Centrale de Lyon (M2 SIDS)
Fort de plus de 15 ans d’expérience en conception, étude et réalisation de projets tertiaires, logement et industriels complexes en courants forts et faibles, j’ai accompagné des dizaines de maîtrises d’ouvrage et d’entreprises dans la mise en place de solutions fiables et performantes.
Certifications :
- CANECO BT HT (formation initiale et perfectionnement)
- Maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : missions et responsabilités de chacun dans la construction
